C’est à travers la pièce « Bel Melody », extraite de l’album Première Danse du claviériste de Zenglen, Nickenson Prud’homme, que j’ai eu le grand plaisir de découvrir le talent exceptionnel de Dener Céide — guitariste, arrangeur et compositeur hors pair.

Né le 21 novembre 1979 à Saint-Louis-du-Sud, Dener grandit dans un environnement profondément ancré dans la musique et la foi. Fils de Dener Céide (père, décédé) et de Mme Marie Rosette Bruno, il effectue ses études primaires au Collège Saint-Patrick de sa ville natale, avant de poursuivre son secondaire au Collège Univers des Frères Raphaël à Port-au-Prince.

En 2000, il émigre aux États-Unis, où il consacre trois années à étudier la musique et la composition au Miami Dade College. C’est sa mère, cheffe de chœur de la chorale Altagrâce à Cherette, qui l’initie très tôt à la musique. Pourtant, ce n’est pas la guitare qui marque ses débuts : il commence avec les percussions. Ce n’est qu’à l’âge de 11 ans qu’il découvre sa passion pour le banjo et la guitare, influencé par des musiciens de son quartier, tels que Luc Gregory (guitariste du groupe Chandel), Sergo Pierre Louis, Mario Morose, et le journaliste Jacques Bourdeau.

Une rencontre décisive dans sa carrière fut celle avec Vladimir “Jimmy” Jean Félix du groupe Boukan Ginen. Ce dernier lui ouvre les portes de nouveaux horizons musicaux : rock, jazz, fusion, latin jazz, au-delà du compas traditionnel. Curieux insatiable, Dener vit aujourd’hui en Floride, porté par une quête permanente d’expérimentation musicale. Sa musique est un carrefour de styles : jazz, rock, musique classique, racine, compas…

« J’écoute un peu de tout », confie-t-il. « Pat Metheny, George Benson, Allan Holdsworth, Joe Satriani, Makarios Césaire, Robert Martino, Dadou Pasquet… Je suis et reste un musicien haïtien à l’esprit profondément éclectique ».

Également passionné d’arts martiaux, Dener a collaboré avec de nombreux artistes et groupes haïtiens : Alanbanza, Chandel, Boukan Ginen, Erol Josué, le pianiste Mushi Widmaier (album “My World”) ainsi que Nickenson Prud’homme. Il dit d’ailleurs : « Mushi est l’un des meilleurs musiciens de sa génération. Travailler avec lui a été une expérience d’une grande richesse. Quant à Nicky de Zenglen, c’est un jeune musicien de compas doté d’une réelle ouverture d’esprit. J’ai été honoré d’apporter ma touche à son premier album ».

Installé à Miami, il évolue aujourd’hui au sein du groupe Miami Live, qui accompagne régulièrement des artistes américains de renom en tournée, comme Ne-Yo ou Urban Mystic. Actuellement, il prépare un album aux influences world beat, dans lequel il souhaite exprimer la vie sous toutes ses formes — joies comme peines — et toucher un public au-delà des frontières, à l’image de Corneille ou Youssou N’Dour.

« La musique haïtienne regorge de talents. Je veux que la mienne serve de pont culturel, tout en restant fidèle à mes racines », conclut-il.

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